La procréation médicalement assistée est un progrès médical. Des couples qui souhaitent avoir un enfant peuvent ainsi procréer lorsque pour des raisons physiologiques ou organiques ils en sont empêchés. Même si l'ovocyte ou le spermatozoïde relève d’un don c'est bien du désir des parents qu'il s'agit. Il s'agit de leur enfant.
« Il faut un village pour élever un enfant ». Aujourd’hui les couples de trentenaire en âge de procréer qui restent sur le bord de la route, s’interrogent. Dans quel village sont-ils inscrits ? Avec qui vont-ils partager l'éducation de cet enfant qu’ils ont tant de mal à avoir ?
La parentalité est un mot qui a un sens très précis. C'est le sens de l'engagement. Celui d’un couple. Le rôle des parents c'est donc d’élever, d’entretenir et de soigner les enfants et ça relève effectivement d'un travail. Mais pas seulement. La parenté n'est pas un phénomène naturel. C'est un phénomène très abstrait. Puisqu'il s’agit en effet d’engager des enfants vers l’autonomie dans le monde tel que nous le connaissons. Il s’agit de faire des hommes des femmes. C'est-à-dire des êtres de langage.
Aujourd'hui les couples qui ont du mal à avoir un enfant tentent d'organiser une procréation médicale assistée. Les avancées de la science autorisent qu’un espoir leur soit donné . C’est une excellent chose.
Mais ce n’est peux-être pas tout.
Il y a aussi à interroger la place qu'ils occupent dans le village. Puisqu’effectivement s’il y a un doute pour eux sur ce qui viendrait les accompagner, sur ceux qui viendraient les aider dans leur tâche difficile d’éduquer un enfant, c'est-à-dire s’ils doutent de la société, de la civilisation, du monde dans lequel ils vivent, alors comment franchir l’étape de procréation ? L'enfant qu’ils viendront donner en partage à tous, le fruit de leur amour, de leur sexualité, de leur lignée est leur bien le plus précieux. Il est légitime de visiter ces questions essentielles.