Quand il s’agit de secret de famille, quels qu’ils soient, la question des générations intervient de la manière la plus injuste qui soit. Ce sont les générations suivantes qui pâtissent des non-dit. Un secret c’est un savoir que l’on ne partage pas avec les autres membres de la tribu. Nul ne sait jamais qui sait quoi exactement. Aussi, il crée une dynamique particulière au sein du groupe et engendre de lourds conflits, familiaux et individuels, qui se répercutent sur plusieurs générations. Toutes les familles abritent des secrets. Petits ou grands, ils ont toujours des conséquences. Leur gravité réside dans leur importance mais aussi dans l’insistance mise en œuvre pour le préserver. Quand le clan familial impose le silence sur un événement, communiquer devient finalement impossible. C’est le cas d’un déni ou le porteur d’un secret ne le reconnait pas comme tel. C’est ainsi que, porteurs de nos passés occultés, de nos bouts de mémoire manquants, les secrets de famille deviennent les maîtres silencieux de nombreux destins.
Des crises d’angoisse, des insomnies, des troubles organiques sans cause évidentes sont les conséquences de ces secrets de famille. Les contenus des secrets de famille sont très variable. Ce peux être des petits faits anodins qui se trouvent entachés de honte pour des raisons diverses. Ce peu aussi être des raisons beaucoup plus profondes qui organisent un secret. Dans ce dernier cas ils touchent essentiellement la mort, les origines, la sexualité, la stérilité, le divorce, la maladie mentale, le handicap, les transgressions morales et / ou juridiques, les revers de fortune. Tout ce qui peut ternir l’image qu’une famille a d’elle-même, tout ce qui n’aurait jamais dû exister, tout ce dont on a honte. Même s’il s’agit d’un fait anodin. Le " secret des secrets ", c’est l’inceste. Mais on dissimule aussi parfois l’adoption, la stérilité, l’insémination artificielle, l’adultère, l’enfant mort-né.
Avec le temps l’évolution des mentalités fait que le contenu des secrets de famille a changé : les filles mères que l’on montrait du doigt deviennent des mères célibataires qui ont courageusement décidé d’élever seules un enfant. De même, au hit-parade des secrets, ce n’est plus la syphilis qui l’emporte, mais le sida.
Le secret est dangereux et contagieux. Dangereux parce qu’il organise un trou dans le langage. Des phrases, des mots qu’on évite et qui forment un véritable trou dans la trame langagière. Il est tout à fait repérable. Que ce soit par le déni d’un d’un individu singulier ou la complicité de plusieurs l’évitement de certains sujets, de certaines évocations, de certains lieux forment inconsciemment un point d’attrait, d’intérêt qui va chercher à se dire.
Ceci est connu, répertorié et très bien référencé. La difficulté c’est que le secret insu, dont les coordonnées sont ainsi caché vont provoquer une tentative de compréhension de la part des générations suivantes. Or cette tentative vouée à l’échec par la maintenance du secret, va chercher à se dire et se dire effectivement par un symptôme. C’est le rôle du symptôme dire ce qui ne peut pas se dire.
Dans le cas des secrets de famille*, c’est un processus délicat de restitution d’une parole confisquée, qui est à l’oeuvre dans le cadre de l’approche thérapeutique.
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Stéphane Renard
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Dans le domaine des secrets de famille Serge Tisseron est un auteur reconnu. Voici quelques uns de ses ouvrages. Ainsi que d'autres références à consulter.
Un secret exemplaire.